Je suis une enfant de Provence, du “cru”, une fleur d’Ollioules (expression utilisée par le maire d’Ollioules lors de mon mariage!).
J’ai grandi avec l’odeur de la gouache, les coups de burin, les crissements du fusin sur le papier, les chevalets de peintre sur la table à manger, les modèles de femmes nues, les morceaux d’oliviers, les expositions... de part mon père, artiste (Lucien LONG).
J’ai grandi avec l’odeur de l’ail, du thym et du romarin, de l’aïoli, des bouillabesses, des soupes au pistou avec la rouille, des farcis, de la tapenade et de l’anchoïade... le tout autour de grandes tablées d’amis orchestrées par ma mère et Arlette, vieille amie de la famille.
J’ai grandi à la Maison LONG au centre du village et les weekends sur les hauteurs d’Ollioules au cabanon avec sa tonnelle en canisses et ses pavés... entre farniente et marches dans la garrigue.
J’ai grandi avec le sens de la décoration de maison et création de cocon transmis par ma mère ; faire et refaire les décorations intérieures, voir ma maman faire, puis le faire avec elle. Changer juste l’emplacement des meubles et des objets, une importance à 1 cm près. Trouver le bon équilibre entre vide et plein, entre léger et force, entre le rectiligne trop strict et les diagonales chaleureuses.
J’ai grandi dans cette famille de monstres créatifs incluant ma soeur Mylène de 14 ans mon aînée, artiste elle aussi, peintre-sculpteur-vitrailliste (“Derzou” de son nom d’artiste)!
Fille d’un père artiste peintre-sculpteur et d’une mère férue de décoration, je tente donc d'utiliser au mieux le si précieux "oeil artistique" hérité de mes parents. Je suppose que le résultat de tout cela est que j’exprime ma créativité à travers les pierres, en qualité de bâtisseuse.
Depuis 10 ans, je rénove ma maison familiale pour sublimer son architecture historique d'exception. Un travail de titan, une grande histoire d’amour.
Passionnée de rénovation, de vieilles pierres et de préservation du patrimoine, je travaille chaque jour à la restauration de ce lieu magique chargé d’histoire, avec la prouesse de vivre à San Francisco (9h de décalage horaire)!
Profondément attachée à cette maison provençale et à mes racines Ollioulaise, je veux partager avec nos invités l’expérience - trop rare - de vivre le sud dans un écrin authentique, capable à lui-seul de démultiplier les sensations du slow living provençal avec le soleil, le claquement des vagues, le chant des cigales, la couleur du rosé et du pastis, l’odeur du thym, de l’ail et de la tapenade.
Personnellement, je ne me ressource qu'avec des murs épais pas droits (!), des carrelages en terres cuites imparfaites précieusement conservées, des plafonds provençaux en poutres authentiques, des matériaux anciens pour honorer le passé et me transporter à travers les siècles. J’aime les imperfections, gage du passage du temps, qui créent une maison pleine d'âme et de caractère.
Lorsqu'il s'agit de rénover un endroit aussi ancien, le challenge à relever est immense: la rénovation doit, selon moi, se voir le moins possible et se fondre avec le passé avec des matériaux nobles ; il faut aussi re-dévoiler et sublimer les formes originelles du bâtiment, faire l'effort d'aller dénicher des matériaux anciens pour être le moins disruptif possible, et restaurer tout ce qui peut être découvert dans les murs pour honorer nos ancêtres, les restaurer avec amour. Tout un programme... qui dure des années!
Avec amour,
Stephanie LONG